Retour en classe : Après la crise, vers une refondation collective ? avec Cynthia Fleury, épisode 1
Après le confinement, qu’est-ce qui aura changé ? Qu’aurons-nous appris de cette faille systémique qui est survenue dans nos vies personnelles et professionnelles ? Dans cette première partie d'entretien, la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury évoque le retour ambigu à la normalité et la transformation de certains usages alors que les vrais choix restent à faire.
La transcription de cet épisode est disponible après les crédits.
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Extra classe, des podcasts produits par Réseau Canopé.
Interview animée en juin 2020 par : Sophie Delhaume
Directrice de publication : Marie-Caroline Missir
Coordination et production : Hervé Turri, Luc Taramini, Magali Devance
Mixage : Laurent Gaillard
Secrétariat de rédaction : Séverine Aubrée
Contactez-nous sur : contact@reseau-canope.fr
© Réseau Canopé, 2020
Transcription :
SOPHIE DELHAUME | Tous déconfinés depuis le 11 mai, de nombreuses questions trottent dans nos têtes, nos modes de vie reprennent-t-ils doucement le même chemin ? Va-t-on pérenniser les alternatives développées durant cette période ? Saurons-nous refaire société et la classe ? Pouvons-nous la repenser pour septembre ? C'est ce que nous évoquons avec la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, titulaire de la chaire « humanité et santé » au Conservatoire national des arts et métiers et au groupe hospitalier universitaire de Paris pour la section psychiatrie et neurosciences. Cynthia Fleury, Bonjour.
CYNTHIA FLEURY | Bonjour.
SD | Quelle posture psychique observe-t-on dans cette première semaine de déconfinement, notamment chez les adolescents qui ont désormais intégré cette crise à leur construction ?
CF | Alors, ce qu'on remarque tout de même, que ce soit chez les adolescents, chez les jeunes adultes, c'est que le sentiment du risque sanitaire s'affaiblit. Donc, il y a un sentiment de baisse de la courbe, à tort ou à raison, mais la perspective d'un reconfinement drastique s'éloigne et il y a déjà quelque chose qui est d’un… pas d'un soulagement… mais en tout cas d'une déprise par rapport à la dramatisation qu'on a connue dans les premières semaines du confinement. Ensuite, en revanche, il y a la question de la vie. La vie au sens de la normalité de la vie, la vie qu'on connaît, et notamment la détresse — enfin la détresse, c'est trop fort — mais l'angoisse socio-économique. Et donc là, on rentre dans quelque chose qui est : « Quel est le coût socio-économique du confinement ? » et notamment chez les jeunes, puisque vous allez avoir à peu près 7 000 jeunes qui vont arriver sur le marché du travail en septembre et les portes ne vont pas s'ouvrir aussi facilement que cela. Et malgré tout, vous avez quantité de jeunes qui, même si tout de suite, là, à l'instant T, ne témoignent pas d’une énorme angoisse, il y a quelque chose d'une posture psychique qui inquiète. Donc ça, c'est un premier point. Et puis le deuxième point, c'est de dire : « Si éventuellement le risque sanitaire reprenait, si la courbe reprenait, est-ce qu'il y aurait, ou pas, un refus ou une résistance à cette stratégie, à ce choix fait du reconfinement ou pas ? » Et là vous voy...
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