L'école à distance : S'adapter et (se) faire confiance
Témoignage d'une professeure en lycée.
Dans le contexte du confinement, l'enseignement distanciel entrave les pédagogies basées sur les interactions entre élèves et sur l'oral. Lucie Danlos, professeure de lettres au lycée, évoque ses tâtonnements et ses observations sur la relation nouvelle qui se noue avec ses élèves.
La transcription de cet épisode est disponible après les crédits.
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Extra classe, des podcasts produits par Réseau Canopé.
Interview animée en avril 2020 par : Silvère Chéret
Directrice de publication : Marie-Caroline Missir
Coordination et production : Hervé Turri, Luc Taramini, Magali Devance
Mixage : Laurent Gaillard
Secrétariat de rédaction : Valérie Sourdieux
Contactez-nous sur : contact@reseau-canope.fr
© Réseau Canopé, 2020
Transcription :
SILVÈRE CHÉRET | Bonjour, je reçois aujourd'hui Lucie Danlos.
LUCIE DANLOS | Bonjour !
SC | Tu enseignes la littérature dans un lycée en milieu urbain et tu as en charge quatre classes sur les niveaux de première et de terminale. Je te remercie par avance d'avoir accepté de consacrer du temps pour cet entretien. Lors de nos échanges, pour préparer cet entretien, tu me disais que cette situation de travail distanciel forcé entravait ta pédagogie. Peux-tu nous expliquer en quoi et pourquoi ?
LD | D'emblée, je me suis posé beaucoup de questions par rapport à cette situation, parce que mes cours reposent beaucoup sur l'oral. Pas nécessairement l'oral sur le modèle du cours dialogué, mais un oral qui privilégie les échanges entre élèves, les questionnements et les hypothèses entre élèves. L'écrit est présent aussi, mais il va plus servir d'écrit de travail, de tâtonnement dans la séance. L'oral est très souvent associé à une incitation à la créativité, par exemple avec des exposés à plusieurs dans lesquels j’incite les élèves à faire des mises en scène créatives. Ce type d'activité n'a de sens qu'en présence, c'est vraiment vivant, il y a quelque chose d'un peu théâtral. Les échanges peuvent aussi se faire à partir des écrits dans les carnets de lecteur : on a des partages de textes, des lectures de textes. Là, de la même manière, on est dans quelque chose qui nécessite de la présence. Autre élément, je privilégie beaucoup les activités de groupe, donc les échanges se produisent beaucoup entre élèves. Ensuite, à partir de ce qui ressort de ces échanges, je m’appuie sur leur travail pour avancer dans mon cours. Donc finalement, les moments d’apports magistraux sont plutôt ciblés et ils ne viennent que pour achever un travail, une réflexion, la compléter éventuellement. Mettre en scène tout ça dans un enseignement à distance me semblait extrêmement compliqué.
SC | Dès lors, comment t'es-tu adaptée à cette entrave, et comment as-tu adapté ta pédagogie pour essayer de retrouver l'essence de cette pédagogie et de tes modalités d’enseignement ?
LD | Je ne sais pas si j'ai pu retrouver l'essence de mes modalités d'enseignement. La première semaine, c'était plutôt... tâtonnant. J'ai essayé de m’interroger sur ce que je pouvais conserver, ce qui me semblait faisable, en pro...
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