« La Reine Cléopâtre » est un docufiction sur la reine égyptienne. Une nouvelle création de Netflix qui fait débat pour avoir attribué le rôle de Cléopâtre à une femme noire.
Pour les uns c'est une tentative de réécriture de l’histoire, un nouvel épisode de la « cancel culture », alors que pour les autres il s'agit d'une volonté louable d'insuffler davantage de diversité dans les contenus.
Qu'en penser ?
D'abord, il faut souligner que cette perspective a soulevé l'émoi des premiers concernés, les Egyptiens. En effet les autorités ont même publié un communiqué officiel, qui précise que Cléopâtre avait des traits "européens", et donc la peau claire.
Pour le Ministère égyptien des Antiquités, faire de la Reine une femme d'origine africaine représente, selon les termes mêmes du message, une véritable "falsification" de l'Histoire.
40.000 personnes, qui partagent ce point de vue, ont d'ailleurs signé une pétition en ligne qui va dans ce sens.
Pour appuyer leurs dires, le Ministère présente des pièces de monnaie à l'effigie de la souveraine, ainsi que des statues, censées démontrer qu'il s'agissait bien d'une femme blanche. Et il existerait aussi des bas-reliefs suffisamment clairs à ce sujet.
Au dela, parmi les autres arguments invoqués pour prouver l'ascendance "européenne" de Cléopâtre, figure l'origine du fondateur de la dynastie lagide, en 305 avant notre ère, dont la Reine est la dernière représentante.
Son nom est Ptolémée Ier, et il fut, au départ, l'un des généraux d'Alexandre le Grand. Or il était né en Macédoine, une région située au nord de la Grèce actuelle. On le voit, d'éventuelles origines africaines de Cléopâtre sont à exclure. Elle avait donc a priori la peau claire.
D'autant que si cela n'avait pas été le cas on peut imaginer que certains de ses contemporains illustres l'aurait mentionné dans quelques récits qui nous sont parvenus. Or tel n'est pas le cas.
A la limite on peut laisser la porte ouverte à un éventuel métissage, survenu par la suite. Car il est vrai qu'à cet égard, les statues ou les monnaies à son effigie ne sont pas d'un grand secours, puisqu'il s'agit de représentations officielles et donc en grande partie stéréotypées.
Quoi qu'il en soit, cette nouvelle affaire renforce l'hostilité des milieux politiques à l'égard de Netflix, accusée de diffuser des séries véhiculant des valeurs offensantes pour la société égyptienne. C'est pourquoi son interdiction est régulièrement demandée.
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