Les gauchers représentent entre entre 10 et 15 % de la population. Ils naissent avec cette prédisposition, d'origine largement génétique.
À partir du XIXe siècle, surtout, et de la généralisation progressive de l'instruction primaire, ils sont victimes d'une véritable discrimination. Il n'est pas question de les laisser utiliser leur main gauche pour écrire.
Certains maîtres vont jusqu'à la leur attacher dans le dos pour les empêcher de s'en servir. D'autres n'hésitent pas à les frapper. Tous ont le même but : les obliger à écrire de la main droite.
Il faudra attendre les années 1960 pour voir l'abandon de ces pratiques coercitives. Dès lors, les écoliers sont autorisés à se servir de leur main gauche. Il est vrai que, pour eux, l'écriture est une tâche plus pénible.
On dirait en effet que l'écriture occidentale, qui oblige le gaucher à écrire de gauche à droite, n'est pas faite pour lui. Il peine davantage sur sa feuille et ne voit même pas ce qu'il écrit.
Mais pourquoi un tel ostracisme à l'égard des gauchers ? Il vient de ce que, dans une conception manichéenne du monde, la gauche s'oppose à la droite. Et, dans ce combat, ce n'est pas elle qui a le beau rôle.
En effet, la droite a toujours été considérée comme le bon côté des choses. C'est la meilleure place à côté de l'invité d'honneur. À l'issue du Jugement dernier, les élus prendront place à la droite de Dieu, et les réprouvés à gauche, là où les attend l'Enfer.
C'est pourquoi, dans la vie courante, la main droite ne saurait être requise que pour les gestes nobles. C'est avec elle qu'on tient sa fourchette, le couteau, tenu de la main gauche, étant cantonné à une tâche plus subalterne.
Quant à la main gauche, c'est la "mauvaise main", dont on ne peut se servir que pour des tâches triviales, se moucher par exemple. On ne s'étonnera donc pas, dans ces conditions, que l'action d'écrire, tâche noble s'il en est, ait été longtemps réservée à la main droite.
Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
view more