Le droit des femmes à l'égalité est un long combat. En témoigne la récente abolition d'une ordonnance de 1800, toujours en vigueur, malgré son ineffectivité de fait, et portant sur la "permission de travestissement" des femmes.
Cette ordonnance pose en principe qu'une femme doit porter des vêtements propres à son sexe. Elle ne doit donc pas s'habiller comme un homme, faute d'être confondue avec lui. Se vêtir comme un homme, c'est donc usurper son identité.
Ce qui, dans une société aussi patriarcale que celle de ce début de XIXe siècle, était considéré comme une offense à la nature et même à la loi. Aussi, les femmes voulant porter des habits masculins, un pantalon par exemple, devaient-elles en faire la demande à la préfecture de police de Paris.
Une permission de "se travestir" pour certaines
Certaines femmes reçoivent toutefois, à cette occasion, une "permission de travestissement". Autrement dit, elles peuvent porter un pantalon. Mais les motifs retenus sont peu nombreux.
Une femme peut être autorisée à s'habiller ainsi pour des raisons de santé ou pour monter à cheval. Aussi les autorisations sont-elles données au compte-gouttes. Ainsi, entre 1850 et 1860, seulement douze femmes obtiennent le droit de porter des vêtements masculins.
Parmi les plus célèbres de ces femmes ayant été autorisées à "se travestir", on compte George Sand, Mathilde de Morny, mieux connue sous le surnom de "Missy", qui avait adopté le costume et la coupe de cheveux d'un homme, ou encore l'exploratrice Jane Dieulafoy, qui n'apparaissait jamais qu'en complet-veston.
En 1892 et 1909, deux circulaires assouplissent légèrement cette réglementation. Pour peu qu'elle fasse de la bicyclette ou du cheval, une femme peut désormais porter un pantalon sans avoir besoin d'une autorisation particulière.
Même si cet accessoire vestimentaire s'est généralisé chez les femmes au moins depuis les années 1860, l'ordonnance de 1800 n'a jamais été abrogée. À la demande d'un député, le gouvernement a donc précisé que, du fait des évolutions de la société, ce texte se trouvait abrogé de manière implicite.
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