La réalisatrice prodige Maïmouna Doucouré est l’invitée du 95e épisode de La Poudre. Avec Lauren Bastide, elles ont parlé de Maman(s), de Mignonnes et de Netflix. L’édito de Lauren : C’est fou que La Poudre se soit aussitôt placée sous le marrainage des femmes du cinéma. Parmi mes toutes premières invitées, celles qui ont échangé avec moi dès 2016, avant même que le podcast soit en ligne, il y avait les réalisatrices Rebecca Zlotowski et Houda Benyamina. Deux femmes qui m’impressionnaient par leur capacité à se créer un nom aux côtés de tant d’hommes. C’est fou parce que c’est par le cinéma que la révolution féministe que nous vivons aujourd’hui s’est déclenchée. En 2017, les femmes d’Hollywood ont dénoncé haut et fort le sexisme de leur industrie et depuis, l’histoire du féminisme est jalonnée de prises de paroles par des femmes du cinéma qui constituent de grands tournants. Comme un bilan, le livre La Poudre Tome 2, Féminismes et cinéma, rassemble les voix engagées du cinéma qui sont passées à mon micro ces quatre dernières saisons. Aïssa Maïga, Iris Brey, Alice Diop, Julie Gayet, Fanny Herrero, Céline Sallette, Déborah Lukumuena et les autres… toutes ont fait bouger les lignes. Pas seulement dans leur milieu, mais dans la société toute entière. Cet ouvrage dont je suis super fière sera en librairie le 19 mai, mais il est déjà disponible en précommande. Et pour en marquer la sortie, j’ai voulu inviter dans La Poudre l’une des réalisatrices les plus talentueuses du moment. Une femme qui reprend le flambeau de ces combats contre le sexisme et le racisme au cinéma. Une femme qui raconte des histoires et qui crée des images qui changent le monde. Résumé de l’épisode : Maïmouna Doucouré est la réalisatrice internationalement reconnue de Maman(s) et de Mignonnes. Pour elle, aucun doute : le cinéma a le pouvoir de changer le monde en nourrissant les imaginaires (06:23). Après une enfance dans le 19e arrondissement de Paris, elle démarre des études de biologie, fait un petit détour par le théâtre puis se lance sans filet dans la réalisation, grâce à un concours qu’elle remporte sur la base de son scénario (24:35). Dans ce premier court-métrage, elle filme déjà à hauteur d’enfant, un trait que l’on retrouve dans la suite de son parcours. Son second court-métrage, Maman(s), remporte le César du court-métrage en 2017, ex aequo avec Alice Diop, et sera sélectionné dans plus de 200 festivals dans le monde. Le féminisme qui infuse son œuvre n’est selon elle pas une histoire de choix (08:44). En observant la condition des femmes autour d’elle, dans sa famille comme dans la société – ou même dans les histoires de princesses passives qui lui étaient proposées dans la fiction –, impossible pour elle de ne pas combattre le statu quo (10:12) et hors de question d’encaisser sans broncher. Elle nourrit son cinéma de tout ce qu’elle aimerait pouvoir dire à son entourage et transcende ses souhaits de rébellion grâce à sa caméra. C’est aux États-Unis surtout qu’elle trouve soutien et accompagnement (47:32). C’est toutefois aussi là-bas qu’éclate la polémique autour de son premier long-métrage, l’acclamé et récompensé Mignonnes, suite à un choix de marketing problématique de Netflix – la plateforme ayant annoncé le film avec une image prenant à revers tout le propos du projet (40:58). Mignonnes est pourtant une création sensible et nuancée, s’attaquant à l’hypersexualisation des petites filles dans nos sociétés, un sujet que Maïmouna Doucouré a porté en ayant également sa propre fille en tête, née au tout début du tournage (51:52). Sa réalisation puissante et porteuse d’images renouvelant profondément les représentations promet encore de prochains grands films qu’on a hâte de découvrir dans les salles obscures. Bonne écoute, et continuez de faire parler La Poudre ! La Poudre est une émission produite par Nouvelles Écoutes Réalisation et générique : Aurore Meyer-Mahieu Programmation et coordination : Gaïa Marty Mixage : Marion Emerit
Learn more about your ad choices. Visit podcastchoices.com/adchoices
view more