Les journalistes et autrices Lorraine de Foucher, Daphné Gastaldi, Axelle Jah Njiké, Charlotte Pudlowski et Marine Turchi sont les invitées du 91e épisode de La Poudre réalisé en partenariat avec le festival Longueur d’ondes. Avec Lauren Bastide, elles ont parlé de silence, d’écoute et de self-care. L’édito de Lauren : Ce jour-là elles étaient cinq dans le studio : Marine Turchi, Axelle Jah Njiké, Charlotte Pudlowski, Daphné Gastaldi et Lorraine de Foucher. Elles sont journalistes et/ou productrices de podcasts. Par leur travail, toutes ont fait, ces dernières années, plus bouger les lignes que toutes les instances politiques réunies. On a pu se voir dans un vrai studio, et ça faisait du bien, même si c’était un peu triste parce que cette table ronde, normalement, aurait dû avoir lieu au festival Longueur d’ondes qui a malheureusement dû être annulé en raison des contraintes sanitaires. Sur Twitter, quelqu’une a tout de suite réagi en s’exclamant : « Les Avengers du féminisme ! » et comme on a besoin de rire un peu, aussi, j’ai choisi ce titre pour l’épisode. Merci encore Pauline ! Oui parce que bon les sujets de ce podcast sont ceux de leurs enquêtes respectives : le viol, l’inceste, les violences de genre. Donc petit trigger warning, écoutez-le dans de bonnes conditions, même si rassurez-vous, il n’y a rien de graphique, on parle surtout de leurs pratiques de journalistes et c’est passionnant. Résumé de l’épisode : C’est au festival Longueur d’ondes qu’aurait dû se réunir cette table ronde d’exception pour évoquer le travail considérable et essentiel des enquêtes journalistiques au long cours sur les violences sexistes et sexuelles. Au micro de Lauren Bastide, Lorraine de Foucher, journaliste au Monde, Daphné Gastaldi, journaliste indépendante et co-créatrice du collectif We Report, Axelle Jah Njiké, autrice et créatrice de podcasts, Charlotte Pudlowski, co-fondatrice du studio Louie Media et Marine Turchi, journaliste chez Médiapart, évoquent le rôle de la presse face à celui de la justice dans les enquêtes qu’elles mènent et ont mené sur ces violences (09:33). Convaincues de l’utilité publique de ce travail de longue haleine, elles espèrent que les lignes qu’elles contribuent à faire bouger ne seront pas tracées dans le sable, même si la menace du backlash n’est jamais loin (19:38). Bien que certaines rédactions mettent moyens et formation de leurs effectifs au service de la lutte contre ces violences (13:44), ces pratiques sont loin d’être répandues et exigeraient d’infuser dans tous les médias. Toutes appellent à ce que la parole des personnes victimes puisse avoir plus d’écho, surtout lorsque leur statut social ne les fait pas figurer sur les tables des librairies ou les affiches de cinéma (24:42). La diversité des représentations reste selon elles un sujet central pour combattre le caractère systémique de ces violences (01:08:10). Tour à tour, elles racontent la complexité des enjeux pour respecter les personnes victimes et leur parole (28:00), mais aussi pour rendre leurs récits palpables pour les auditeur·ice·s et spectateur·ice·s (39:40) sans y perdre leur propre humanité. Dans ce travail journalistique minutieux et prolongé, elles affirment l’absolue nécessité du contradictoire et l’importance des témoins, du soutien de l’entourage (45:05). Ces enquêtes laissent des traces sur elles aussi et c’est sur un encouragement au self-care et à l’accompagnement qu’elles concluent cet échange explorant les dessous des enquêtes ayant tant fait ces dernières années pour renverser l’ordre établi (01:15:01). Merci au festival Longueur d’ondes sans qui cet épisode n’aurait pas été possible. Et merci à Pauline Linard d’avoir accepté que nous utilisions son expression pour le titre. Bonne écoute, et continuez de faire parler La Poudre ! La Poudre est une émission produite par Nouvelles Écoutes Réalisation et générique : Aurore Meyer-Mahieu Programmation et coordination : Nora Hissem, Gaïa Marty, Cécile Te
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