Sharone Omankoy, militante et fondatrice du collectif Mwasi, Lexie, créatrice du compte Instagram Aggressively Trans et Émilie Jouvet, cinéaste et photographe étaient sur la scène du festival « Patriarchy is Burning », crée par Gang of Witches, au micro de Lauren Bastide pour un enregistrement en public, le 16 juin 2019.
L’édito de Lauren :
RADICALITÉ
RADICALITÉ
RADICALITÉ
RADICALITÉ
Plus je pense à ce mot, moins je comprends ce qu’il veut dire. Et pourtant je le revendique et je le chéris. Radicale. Bien sûr. On ne lâche rien. C’est une histoire totale, un féminisme de la totalité, un féminisme pour les 99%, pour citer deux livres que je vous mets en référence dans La Poudre lit.
Ce jour là, j’étais au Yoyo, sur scène, au cœur de l’exposition « Patriarchy is Burning » orchestrée par Gang of Witches, incroyable collectif de sorcières artistes au sublime univers graphique. Il y avait un public attentif, et sur scène, Sharone Omankoy, la fondatrice du collectif Mwasi, Lexie, du compte Agressively Trans, et Émilie Jouvet, réalisatrice porno féministe.
Et contre toute attente, il est sorti de notre échange comme un sentiment d’apaisement, de fluidité, de soin de soi.
Comme elle peut être douce, la radicalité.
Résumé de l’épisode :
C’est le mot-même de «radicalité » qui est tout de suite remis en question par Sharone Omankoy, militante afroféministe depuis de nombreuses années, qui ouvre le bal en évoquant sa surprise quand on a taxé Mwasi - le collectif afroféministe qu’elle a co-créé -, de radical notamment à cause de leur non-mixité (08:33). Lexie renchérit en expliquant en quoi être simplement qui elle est et en parler a fait d’elle quelqu’un de radical aux yeux des autres (11:26). Pour Émilie Jouvet, c’est le fait d’être taxée de radicale qui l’a poussée à l’être (14:06).
Et si tout n’était qu’une histoire de corps ? Le regard de la société sur son propre corps a nourri l’afroféminisme de Sharone Omankoy (18:25), et le désir de Lexie de montrer des corps trans sur son compte Instagram (21:40). Émilie Jouvet, elle, ne cesse d’interroger à qui appartiennent les corps des femmes et qui décide de leur sort (29:35).
Entre parcours de PMA (31:06) et législations violentes sur les corps trans qui avaient encore court jusqu’à très récemment (41:50), Émilie Jouvet et Lexie rappellent les oppressions pesant sur les communautés minorisées, dont les positions politiques dites « radicales » ne sont que la revendication du droit de vivre librement. C’est cette violence qui les pousse à prendre la parole, le stylo ou la caméra pour qu’émergent enfin des représentations de leurs vécus (43:55).
Mais porter ces revendications use. L’articulation des oppressions et le travail de pédagogie permanent épuisent.
Les trois militantes insistent sur le besoin de recul, de calme, de protection. Sharone Omankoy rappelle la différence entre enjeux collectifs et besoin thérapeutique individuel (55:06) et toutes trois délivrent quelques conseils pour se mettre à l’abri et prendre soin de soi.
Pour finir, saviez-vous qui sont les TERFS ? Rendez-vous avec Lexie pour un petit détour par l’univers des féministes « radicalement » transphobes (56:47).
Cette rencontre se clôture sur de riches échanges avec le public autour de l’énergie à consacrer à la pédagogie, de conseils pour prendre soin de soi ou de ce qu'il faut pour être un•e bon•ne allié•e (1:02:18).
Bonne écoute ! Et continuez de faire parler La Poudre !
La Poudre est une émission produite par Nouvelles Écoutes
Réalisation et générique : Aurore Meyer-Mahieu
Coordination : Gaïa Marty
Mixage : Marion Émerit
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