Les faucons de feu : ces rapaces qui maîtrisent la flamme
Aujourd'hui : direction l'Australie, à la rencontre du faucon de feu. Si son nom vous semble tout droit sortie d'une légende, c'est parce que son habileté à propager les incendies partout où il va est mythique, et ce depuis des millénaires. Et pourtant, les faucons de feu – rassemblant en réalité plusieurs espèces de rapaces – existent bel et bien !
« Mais pourquoi donc mettre le feu à son propre habitat ? », nous demanderez-vous. Pour le savoir, il vous faudra écouter ce nouvel épisode de Bêtes de Science.
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Pour aller plus loin :
Transcription du podcast :
Bienvenue dans Bêtes de Science, le nouveau podcast Futura qui fait la part belle aux animaux. Je suis Marie et pour ce nouvel épisode, on va s’intéresser à un oiseau qui, comme nous, a appris à dompter le feu.
Les rapaces nous fascinent tant pour leur vue perçante que pour leur vivacité, leur agilité, ou encore leurs records de vitesse aériens… Mais nous les craignons, aussi, parfois, et nous allons découvrir pourquoi.
Dans l’imaginaire collectif, les rapaces diurnes sont le symbole de la lumière, de la clairvoyance, et dans certaines cultures, de l’immortalité. Ces rois des airs attisent notre imaginaire à tout va. Pensez donc au légendaire phénix, capable de vivre plusieurs siècles avant de s’embraser, puis de renaître de ses propres cendres fumantes afin de commencer un nouveau cycle.
En Australie, les peuples autochtones du nord racontent même depuis plus de 40.000 ans que des « faucons de feu » auraient appris à dompter la flamme. Une compétence que nous aurions pu croire réservée à nous autres, les êtres humains. Mais si le phénix reste pour sa part dans le domaine du fictif, le faucon de feu, lui, existe bel et bien !
Le terme « faucons de feu » regroupe en fait plusieurs espèces. On y trouve les milans noirs, les milans siffleurs et les faucons bérigora, aussi parfois appelés faucons bruns. D’après les histoires qui se transmettent de bouche à oreille depuis des générations, ces oiseaux auraient pour habitude de se saisir de branches fumantes qu’ils trouveraient dans la nature pour propager des incendies. Il a fière allure le Phénix, à côté d’un vrai rapace virevoltant dans le ciel, une braise incandescente dans le bec ! Mais si vous pensez que leur intention est de détruire le bush australien, alors prêtez attention, car la véritable raison est bien plus maline que ça.
Si les « faucons de feu » sont connus pour semer les incendies là où ils volent, c’est parce que cette technique s’avère très efficace pour enfumer leurs proies. Les milans et les faucons à l’œil perçant ont en effet bien remarqué que les lézards, les petits mammifères ou même les oiseaux et les insectes ont tendance à fuir hors de leurs cachettes les plus enfouies pour échapper aux flammes. Quoi de mieux donc, pour les obliger à se révéler qu’un petit barbecue improvisé ?
Alors bien sûr, la technique ne fonctionne pas toujours. Après tout, allumer un feu n’est pas toujours une paire de manches – ou d’ailes me direz vous. Mais ça n’a pas empêché les scientifiques, tout comme les Aborigènes durant des milliers d’années avant eux, d’observer ces astucieux rapaces tentant d’allumer des feux, en solitaire, ou en groupe.
Ces vrais petits pyromanes volants ne choisissent d’ailleurs pas leur point d’attaque au hasard, car les chercheurs ont noté qu’ils savent généralement très bien où se trouvent les zones où la concentration de proies sera la plus forte. Et une fois que le feu prend — finalement assez souvent —, les milans et autres faucons n’ont plus qu’à attendre patiemment, puis à fondre droit sur leurs malheureuses proies en fuite.
Pour documenter ce comportement avec plus de précision, les zoologues envisagent d’allumer des feux contrôlés pour capturer sur le vif les « faucons de feu ». Ces rapaces seraient les premiers animaux non humains à l’utiliser directement comme un outil, un peu comme nos ancêtres, il y a plusieurs centaines de milliers d’années. Ces drôles d’oiseaux n’ont donc pas fini de nous faire rêver et d’alimenter notre imaginaire, maîtrisant les éléments avec brio ! Alors… pas si bête, le « faucon de feu » !
Merci d'avoir suivi cet épisode de Bêtes de science. Vous pouvez retrouver la chronique originale de Nathalie Mayer sur Futura et tous nos épisodes sur Spotify, Deezer, Apple Podcast, Castbox et bien d’autres. Pensez à vous abonner pour ne pas manquer un seul épisode, et à nous laisser un commentaire et cinq étoiles sur les plateformes de diffusion pour nous soutenir et améliorer notre visibilité. On se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode dédié aux comportement animaux les plus étonnants. À bientôt !
Musique :
Silly Intro et Freedom par Alexander Nakarada
Outback et Taiko Taiko par Frank Schröter
Thunderhead par Kevin MacLeod
Licence: https://filmmusic.io/standard-license
Bruitages : BBC, Vicky Powys, Sarah Young, Macaulay Library
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