Paris, neuvième arrondissement. On passe devant une suite de magasins vintage, on continue un tout petit peu sur la droite. On y est. Aurélie Saada nous reçoit quelques mois après la sortie de son album solo Bomboloni chez elle, un espace chargé qui sent la fleur d'oranger et qui lui ressemble : « Moi, je dis souvent : “Beaucoup, c'est bien, trop, c'est mieux”. »
La chanteuse et cinéaste âgée de 44 ans évoque son enfance passée à Paris auprès de parents arrivés de Tunisie dans les années 1950 et 1960, son plaisir du bruit, du monde, de la cuisine, ses premières expériences de chant à 10 ans dans le bar de son oncle, son long cheminement pour trouver sa voie, son goût des vieilles choses, l'aventure Brigitte, les violences qu'elle a su transformer, son admiration pour Françoise Fabian, son amour de l'art de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, de l'abondance, de ce qui brille et son rapport à l'honnêteté.
Aurélie Saada revient aussi sur le mauvais goût qu'elle aime. « Celui qui est totalement à l'intérieur de nous. C'est là où se promène notre sang, notre vérité. Ce mauvais goût intime, c'est là où il y a le désir, l'érotisme, le moteur profond. C'est là qu'il y a quelque chose qui nous dépasse et qui est vrai. Ce qui nous bouscule chez les uns et chez les autres, c'est la faille. »
Depuis quatre saisons, la productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.
Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal)
préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Imène Benlachtar
Réalisation : Emmanuel Baux
Musique : Gotan Project
Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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