Il est quatorze heures au Perchoir, restaurant haut perché dans le 11e arrondissement à Paris. On prend l'ascenseur direction le sixième étage. Manon Fleury nous reçoit à cette adresse où elle est en résidence jusqu'en décembre, un lieu qui lui ressemble en partie, « très lumineux, avec de l'espace, où l'on se sent à l'aise ».
La cheffe âgée de 31 ans évoque son enfance en Bourgogne auprès de parents tous deux employés du trésor public, les confitures et la croûte aux morilles de sa grand-mère, son déclic pour l'escrime, discipline pour laquelle elle intégrera le pôle espoir, ses premières expériences en cuisine auprès de William Ledeuil, Alexandre Couillon et Dan Barber, sa découverte aux Etats-Unis du potentiel des céréales puis du végétal, son envie de valoriser au maximum les bons produits, son admiration pour le cinéma naturaliste d'Abdellatif Kechiche et Eric Rohmer, son goût pour les plats qui cachent des choses plus complexes qu'ils n'y paraissent et sa défense d'une vision politique de son travail jusque dans la manière d'exercer son métier : « Il est possible d'avoir une carrière tout en ayant des vies privées. C'est ce que je veux démontrer en ayant des femmes avec moi en cuisine. »
Depuis quatre saisons, la productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.
Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal)
préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Imène Benlachtar
Réalisation : Emmanuel Baux
Musique : Gotan Project
Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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