Harvard, Columbia, Sciences Po : ces étudiants font trembler Biden, Netanyahou et Macron
Et si, au fond, Bertrand Badie était un peu prophète ? En 2020, il publiait un essai, aux éditions du CNRS. Un essai intitulé “Intersocialités - le monde n’est plus géopolitique”. Et sur la quatrième de couverture de cet essai, on pouvait lire : “L’arène internationale ne se limite plus à une simple juxtaposition d’États mais est sous l’emprise d’un tissu social qui conditionne de plus en plus l’action des dirigeants”. On pouvait lire aussi : “Les conflits actuels ne sont plus dominés par le choc des armées, mais alimentés par des phénomènes de souffrance sociale (...) Et derrière ces mouvements populaires, les entrepreneurs d’opinion, médias, réseaux sociaux, lanceurs d’alertes, acteurs privés en tous genres remodèlent les relations internationales à leur gré”.
Et si, au fond, les jeunesses occidentales parvenaient à mettre en crise, par les mobilisations sur les campus, la muraille de fer militaire et diplomatique forgée par les États-Unis de Joe Biden et le Premier ministre israélien, Netanyahou ? Et si comme lors de la guerre du Vietnam, il y a plus de cinquante ans, ces jeunesses parvenaient à enrayer la machine de guerre ? Et pourquoi, à Columbia, à Harvard mais aussi à Sciences Po et dans d’autres établissements supérieurs français, on s’angoisse autant ? Nous évoquons ce sujet avec Bertrand Badie dans cet épisode du “Monde n’a pas de centre”, sa chronique bimensuelle consacrée à l’actualité internationale. Nous évoquons également la Grande-Bretagne, qui a fini par adopter une loi lui permettant de déporter ses demandeurs d’asile au Rwanda. Va-t-on vers une nouvelle étape de la gestion autoritaire des mouvements de population ?
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