Deuxième partie du concert du pianiste Michel Sardaby avec Reggie Johnson à la contrebasse et John Betsch à la batterie enregistré le 21/04/2005 à L'archipel club parisien.
Né à Fort-de-France (Martinique) le 4 septembre 1935, Michel Sardaby s’est éteint le 6 décembre 2023 à Paris. Il reste une des pièces maîtresses de la formidable école des pianistes antillais qui ont su apporter une couleur spéciale à leur idiome, le jazz : citons Marius Cultier, Paulo Rosine, Nicol Bernard, et bien évidemment l’immense Alain Jean-Marie, Mario Canonge, Chico Jehelmann, Ronald Tulle, jusqu’à Grégory Privat ou Maher Beauroy, tous issus de familles aussi modestes que très musiciennes.
Dans cet ensemble, Michel Sardaby occupe une place aussi remarquable que discrète. Initié au piano par son père, Bernard Sardaby, vers l’âge de 4 ans, il vient à Paris, en 1954, suivre ses études à l’Ecole Boulle (arts appliqués et architecture intérieure), tout en menant une carrière de musicien. Il avait déjà dirigé aux Antilles un orchestre de dix musiciens.
Le voici dans les clubs avec Robert Mavounzy et Al Lirvat (les Antillais de Paris) ; les saxophonistes d’exception, Benny Waters en 1957, Don Byas, Dexter Gordon, Hal Singer ; mais aussi J. J. Johnson (trombone), Kenny Clarke (batteur historique installé en région parisienne, une école à lui tout seul).
Michel Sardaby « accompagne » aussi les bluesmen. Exercice que l’on croit simplet, plus que délicat : Sonny Boy Williamson II (en 1963) ou T-Bone Walker. En mars 1967, il est l’un des pianistes, avec Raph Schecroun (alias Errol Parker), Claude Bolling, d’autres, et Joe « Stride » Turner, pour un long enregistrement, Tape for Billy, dédié à Billy Strayhorn, le directeur musical de Duke Ellington, qui se meurt à l’hôpital du côté de New York.
Pour vous dire, histoire de situer l’époque, que l’on pouvait entendre tous les soirs à La Calavados, un bar des Champs-Elysées, Joe « Stride » Turner (que le Duke ou Count Basie ne manquaient jamais de venir saluer, quand ils étaient en ville pour quelque concert à Pleyel).
Michel Sardaby « accompagne » aussi les bluesmen. Exercice que l’on croit simplet, plus que délicat : Sonny Boy Williamson II (en 1963) ou T-Bone Walker. En mars 1967, il est l’un des pianistes, avec Raph Schecroun (alias Errol Parker), Claude Bolling, d’autres, et Joe « Stride » Turner, pour un long enregistrement, Tape for Billy, dédié à Billy Strayhorn, le directeur musical de Duke Ellington, qui se meurt à l’hôpital du côté de New York.
Premier album de Michel Sardaby en 1964, suivi d’enregistrements à New York avec Percy Heath (basse) et Connie Kay (drums), sessions avec Ray Barretto (percussions), Billy Cobham (drums), Richard Davis ou Ron Carter (basse), bref, le gratin.
En club, de retour à Paris on l’entend avec Guy Lafitte, Michel de Villers ou Chet Baker. Son album Gail (Disques Debs) reçoit le prix Boris Vian. Nouvel album très fêté en 1989, Going Places (chez Mantra, avec Rufus Reid et Marvin Smith), puis, en quintette, pour Straight On (Sound Hills Records, 1993) avec Louis Smith et Ralph Moore. Célébration de l’université de Pittsburgh, Grammy Award pour son enseignement, etc.
Tant il est vrai que Michel Sardaby fut un passeur précieux, professeur très recherché. Michel Sardaby, toujours entouré, dans ses propres combos, des meilleurs bassistes et batteurs : plus qu’un signe, une preuve.
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