Conférence du 27 avril 2013 - Cycle Samedis des savoirs : Debord en quelques mots - Dérive et psychogéographie par Emmanuel Guy, chargé de recherches documentaires, département des Manuscrits, BnF, commissaire de l'exposition Guy Debord, un art de la guerre.
Héritée de De Quincey, de Baudelaire ou des surréalistes, le dérive se définit comme une « technique du déplacement sans but » visant à libérer les pas urbains de toute contrainte pour se laisser aller aux sollicitations du milieu, à ses « reliefs psychogéographiques » – ce qui n'est pas si facile : « les difficultés de la dérive sont celles de la liberté » rappelle Guy Debord en 1956. A la fois aventure urbaine, critique de l'urbanisme moderne et relation à la ville médiée par l'alcool, l'amitié et le littéraire, la dérive permet à Guy Debord et ses camarades, Ivan Chtcheglov au premier chef, de se réapproprier un temps l'espace urbain, alors que commencent les grands bouleversements modernisateurs des années 1950-1970. Les cartes psychogéographiques réalisées à la fin des années 1950 en conservent le souvenir. Mais qu'en reste-t-il en 1968 ? Et aujourd'hui, où chacun est filmé, géolocalisé, pisté à chaque pas, jamais perdu ?
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