« Pour la fête des pères, nous voulons : 1 mois de congé paternité »
Ce dimanche 21 juin 2020, c’est notre fête ! L‘occasion pour nous de prendre la parole de manière positive, sincère, concertée et libérée sur l’allongement du congé paternité.
Nous sommes plusieurs pères à co-écrire cette tribune. Notre engagement est né de nos expériences personnelles à la naissance de nos enfants. Certains d’entre nous ont pris un long congé parental, d’autres ont été frustrés par un congé paternité trop court. Certains ont quitté leur travail pour s’occuper de leurs enfants et d’autres ont bénéficié d’un système de congé paternité plus long dans d’autres pays.
Cela fait quelques années que nous essayons, avec beaucoup d’autres parents, de faire bouger la France. Nous sommes heureux d’observer un élan national favorable : le sujet intéresse de plus en plus, les tribunes, études et articles sur le congé paternité se multiplient. Mais nous vivons aussi notre engagement avec le sentiment d’une contradiction.
Malgré la succession de rapports officiels démontrant les bienfaits d’un allongement du congé paternité pour l’enfant, l’implication du père dans l’éducation, l’égalité femme-homme à la maison comme sur le marché du travail, aucune réforme ne figure à l’agenda de l’État.
En tant que pères, nous pensons que nous avons un grand rôle à jouer. Nous constatons avec regret que la revendication d’un congé prolongé des hommes soit bien souvent portée par les femmes. Plus actives, plus militantes, elles sont au premier rang de la mobilisation. Ne devrions-nous pas nous aussi nous exprimer davantage ?
Allongement du congé paternité : nos voisins européens se mobilisent
Avec l’évolution favorable de la loi dans les autres pays européens, il est important de rappeler que la France fait figure d’exception et de mauvais élève. Notre congé paternité est particulièrement court (11 jours consécutifs). Quant à notre congé parental peu rémunéré (396€/mois), il est un échec national puisque seulement 4% des pères le prennent.
Des revendications sur le sujet ne semblent pas utopiques. Au contraire. L’Espagne (16 semaines pour 2021) et le Portugal (1 mois obligatoire) ont largement allongé leur congé paternité. Ils rejoignent ainsi les pays nordiques (Danemark, Suède, Finlande, Islande, Norvège) où les congés parentaux mieux rémunérés se comptent en mois. En France, où est la volonté politique ?
À défaut de réforme de l’Etat, une multiplication des initiatives privées
Pour faire face à la défaillance de l’Etat, certaines entreprises françaises mettent en place une politique inclusive en déployant des congés parentaux plus égalitaires. Un “Parental Act” offrant un mois de congé au deuxième parent 100% rémunéré a été adopté par 328 entreprises. D’autres initiatives de petites et grandes entreprises françaises vont dans ce même sens.
Toutes ces décisions sont évidemment positives mais engendrent des inégalités. La possibilité de rester plus longtemps avec son enfant dépend aujourd’hui de l’action de son entreprise et de son statut social. Souhaitons-nous une parentalité à deux vitesses en France ?
Plus de 60% des 18 à 34 ans souhaitent un allongement du congé paternité
Il nous semble important d’agir maintenant et de donner à la nouvelle génération de pères le changement qu’elle désire : plus de 63% des jeunes de 18 à 24 ans souhaitent un allongement du congé paternité (baromètre de la DREES). Le partage des tâches est une évidence pour 80% des hommes de la génération Y. Ils sont 70% à déclarer vouloir mettre leur carrière entre parenthèses pour s’occuper de leurs enfants (
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