Ce matin, lorsque j’ai ouvert les volets dans la chambre de mes filles, j’ai vu que mon voisin Jacques avait également ouvert les siens. J’avais l’intention de faire une balade jusqu’à une librairie à trente minutes à pied de chez moi. Je me suis dit que j’allais proposer à Jacques de m’accompagner. Je lui ai donc téléphoné. L’idée lui a plu et le temps de nous préparer, nous nous sommes retrouvés devant chez lui. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas promenée dans cette direction. J’ai découvert en chemin des maisons en travaux, de nouvelles constructions et des détails qui m’ont amusée comme cet immeuble ornée de bas reliefs représentant des scènes de la mythologie grecque ou romaine. Ça fait un peu prétentieux, quand même. Nous sommes arrivés devant la librairie un peu avant dix heures, mais elle était déjà ouverte. La libraire, installée à son bureau derrière la vitrine, lisait. Elle m’a conseillé plusieurs romans et j’ai choisi un roman chinois parce qu’elle m’a dit qu’il était très drôle. J’ai bien besoin de rire en ce moment. Nous sommes rentrés par un autre chemin et nous sommes passés devant un lycée devant lequel des élèves manifestaient (certainement contre une réforme). Ils criaient “résistance” et on les entendait de loin. Mais l’ambiance était “cool”. J’aime bien observer les adolescents, ils sont tellement dans leur monde. Je finis toujours par me dire que dans quelques années, ils quitteront leurs jeans pour un tailleur pantalon ou un costume cravate et qu’ils se fonderont dans un autre masse, moins poétique. En face du lycée, il y a un magasin de fourniture de dessin et de peinture. Jacques a gardé les filles le temps que j’aille jeter un œil dans ce magasin dans lequel je n’étais jamais entrée. Cet après-midi, j’ai lu une page de mon nouveau livre et j’ai fait la sieste. La vie est toujours belle.
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