Il y a en ce moment un grand mouvement de grève en France, à cause de la réforme des retraites que veut faire voter le gouvernement et qui est perçue comme injuste (et elle l’est d’après moi). De nombreuses voix s’élèvent pour protester et faire savoir que d’autres choix sont possibles. Bon. Je soutiens la grève. La grève touche les transports en commun, les écoles, mais ce qui commence à fortement inquiéter le gouvernement, elle touche les raffineries. L’équation est simple : raffinerie en grève = pénurie d’essence, pénurie d’essence = blocage de l’économie. Laurie, notre baby-sitter qui garde Lisa une fois par semaine, évoquait ce matin les fameuses grèves de 95 dont elle n’a pas de souvenirs parce qu’elle était trop jeune.
Ce qui n’est pas mon cas, je m’en souviens bien. Mon mari et moi travaillions alors dans la même entreprise. C’était un vraie galère d’aller au travail. A l’époque j’habitais encore chez mes parents et mon père m’emmenait en voiture, enfin il m’approchait beaucoup en voiture. Je faisais le reste du chemin à pied. Je devais traverser un pont au dessus de la Seine, il faisait super froid et il y avait du vent. Voyant que le mouvement durait, j’ai proposé à mon futur mari de prendre une chambre dans un des hôtels proche de notre travail. Il y avait des offres liées à la grève! C’était incroyable. Nous avons pris une chambre je crois la dernière semaine de grève. C’était super bien! On est allé au restaurant tous les soirs, on rentrait du travail à pied, de la chambre on voyait le dôme des invalides! C’est aussi à cette période que nous sommes allés à un concert de Paolo Conte à l’Olympia, la mythique salle de concert parisienne. Je me souviens que mon mari avait marché de chez lui (il habitait République à l’époque) jusqu’au boulevard des Capucines. Ça faisait une trotte! Je me souviens aussi que les gens allaient au travail en joggant, en vélo, en patins à roulettes! Ce n’était pas encore la grande mode des trottinettes!
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